24 décembre 2006

This blog has moved, please update your Bookmark.


Ce blog a été transféré sur cette URL : http://astrubal.nawaat.org, Merci de vous rediriger sur cette nouvelle adresse.
- Et hélas, sur la DNS de Nawaat, il demeure toujours censuré en Tunisie ... Mais rien n'est éternel, y compris les dictatures !

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My new blog on Nawaat's dns still censored in Tunisia. But, indeed, nothing is eternel, even dictatorships !

27 novembre 2006

Tunisie : Le cauchemar de l’information, un document pour l’Histoire





Tunisie : Le cauchemar de l'information, un document pour l'Histoire.
JT Tv7 fr. du 19 novembre 2006 à 23h56
3:14 consacrées à l'actualité nationale... 3:14 consacrées à Leïla Trabelsi...
Cherchez l'erreur !



Il y a encore quelques jours, Ben Ali affirmait dans son discours du 7 novembre 2006, que la démocratie en Tunisie est désormais comparable à celle des pays développés, tant au niveau des textes que de la pratique. Ainsi, le premier responsable de la Tunisie, s'exprimant plutôt en tant que premier menteur de l'Etat tunisien, sans craindre le ridicule, peignait un tableau de la Tunisie sorti tout droit, comme à l'accoutumée, de l'imagination de Carlo Collodi. Il n'y avait que l'accessoire nasal qui manquait au costume de scène.



"A questa terza bugia, il naso gli si allungò in un modo così straordinario..."
Carlo Collodi "Le avventure di Pinocchio" Ch. XVII


Des mensonges d'une telle facture, que le ministre de la propagande Abdelaziz Ben Dhia, éprouva le besoin d'en rajouter une couche, indiquant que le "discours du Chef de l’Etat a été exhaustif et global et a évoqué toutes les questions et tous les secteurs qui sont au cœur des attentes et aspirations des Tunisiens dans les domaines politique, économique, social et culturel et dans le secteur de l’information." (Cf. La Presse du 11 novembre 2006)

Pourtant, nul besoin d'aller loin pour chercher la contradiction. Dans cette scandaleuse édition du journal télévisé de la chaîne nationale, on redécouvre comme chaque soir la décadence à l'état pur d'un pays au bord du gouffre. Il n'y a littéralement plus de vie politique en Tunisie, plus de vie culturelle, sportive, économique, syndicale, universitaire, etc. Il n'y a plus rien en Tunisie qui compte hormis la censure, la répression de l'information et la répression tout court.

Sur une édition du Journal qui dure près de 00:07:52, moins de la moitié est consacrée à l'actualité nationale, soit 3:14.

Et sur ces 3:14", on observe une Tunisie tombée si bas, qu'il n'y plus rien en mesure d'intéresser le citoyen, hormis les activités d'une certaine Leïla. Et aussi invraisemblable que cela le paraîtra dans un avenir proche, le 19 novembre 2006, 19 ans après le 7 novembre 1987, l'intégralité du temps passé sur l'actualité nationale est consacrée à Leïla Trabelsi, épouse Ben Ali.

Tout autre commentaire de ma part ne serait que futilité devant une telle tragédie !


Astrubal, le 26 novembre 2006.

22 novembre 2006

Diffamation Sur Internet : La Cour Suprême De Californie Tranche

par Iain Thomson (vnunet.com), vnunet 22-11-2006

Les propriétaires de site Web et les blogueurs ne pourront désormais plus être tenus pour responsables des propos diffamatoires tenus par des tiers.

A la suite d’une décision de la Cour Suprême de Californie, les fournisseurs d’accès à Internet et les blogueurs seront désormais à l’abri de toute poursuite judiciaire pour les propos diffamatoires tenus par des tiers et publiés sur leurs sites. Dans l’affaire Barrett contre Rosenthal, le tribunal a décidé que seul l’auteur du contenu pouvait être poursuivi et que les tiers publiant ledit contenu devaient être protégés par l’immunité.

Cette décision a des portées considérables pour l’avenir des contenus en ligne. "Nous reconnaissons que le fait d’accorder une large immunité pour la republication de propos diffamatoires sur Internet a des conséquences inquiétantes", a déclaré la Cour. "Mais tant que le Congrès ne se décidera pas à réviser la législation en vigueur dans ce domaine, les plaignants qui prétendent avoir été victimes de diffamation sur une publication en ligne ne pourront obtenir réparation qu’auprès de la source initiale des déclarations. "

Les sites Web de deux docteurs cherchant à discréditer les médecines alternatives et à identifier des cas de fraude médicale sont au cœur de cette affaire. Ilena Rosenthal, intervenant en médecine alternative, a posté sur son site une lettre rédigée par un tiers qualifiant les deux médecins de “Nazis” et "de tueurs à gages œuvrant pour leurs propres intérêts " et les accusant d’être impliqués dans des activités criminelles.

Un espace vibrant et libre pour le débat et les échanges d’idées

Les deux médecins ont intenté un procès contre Rosenthal, au terme duquel le tribunal leur a donné raison. Après avoir fait appel, Rosenthal a obtenu le soutien de Google, d’eBay, d’Amazon ainsi que des associations de lutte pour la liberté d’expression. La décision de la cour d’appel est aujourd’hui vue comme une véritable victoire pour la liberté d’expression.

"En réaffirmant l’intention du Congrès d’offrir une protection à ceux qui permettent aux autres de s’exprimer, la Cour garantit qu’Internet restera un espace vibrant et libre pour le débat et les échanges d’idées", se félicite Ann Brick, juriste à l’American Civil Liberties Union of Northern California. "Toute décision contraire aurait inévitablement nui à la liberté d’expression sur Internet."

Cette décision ne protège pas l’auteur des commentaires lui-même. En revanche, elle considère que les sites Internet devraient recevoir la même protection que les entreprises de télécommunication comme les opérateurs téléphoniques par exemple, et ne devraient pas être considérés comme des éditeurs responsables du contenu qu’ils publient.

"La décision de la Cour Suprême renforce la protection de la liberté de parole sur Internet", commente Mark Goldowitz, directeur du California Anti-SLAPP Project et avocat de Rosenthal. "La décision du juge Corrigan permet d’éviter le « veto perturbateur » qui a tendance à paralyser la liberté d’expression sur Internet.

Source : vnunet.fr


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[l'article original en anglais]


California court rules on web defamation
Iain Thomson, vnunet.com 21 Nov 2006



Website owners 'not responsible for third-party comments'


The California Supreme Court has ruled that internet service providers and bloggers cannot be sued for third-party comments posted on their sites.

In the case of Barrett versus Rosenthal the court found that only the originator of the content could be sued, but that third parties who repost the material should be immune from prosecution.

The ruling has profound implications for the future of internet content.

"We acknowledge that recognising broad immunity for defamatory republications on the internet has some troubling consequences," said the court.

"Until Congress chooses to revise the settled law in this area, however, plaintiffs who contend they were defamed in an internet posting may only seek recovery from the original source of the statement."

The case stemmed from two doctors who ran websites debunking some alternative medicines and seeking to identify medical fraud.

Ilena Rosenthal, an alternative health practitioner, posted a letter from a third party on her website which accused the two doctors of being Nazis and " hired guns for vested interests", and suggested that both had engaged in criminal activities.

The two doctors sued and the courts initially found in their favour. During her appeal Rosenthal received extensive support from Google, eBay, Amazon and free speech groups, and today's ruling was hailed as a victory for free speech.

"By reaffirming that Congress intended to grant protection to those who provide a forum for the views of others, the Court has ensured that the internet will remain a vibrant forum for debate and the free exchange of ideas," said Ann Brick, staff attorney at the American Civil Liberties Union of Northern California.

"Any other ruling would have inevitably made speech on the internet less free."

The ruling does not protect the original poster of the comments, but found that internet sites should receive the same protections as "common carriers" like telephone companies rather than being seen as publishers responsible for content.

"The Supreme Court's opinion strengthens protection for speech on the internet," said Mark Goldowitz, director of the California Anti-SLAPP Project and counsel for Rosenthal.

"Justice Corrigan's opinion protects against the 'heckler's veto' chilling speech on the internet."

Source : Vnunet.com

12 novembre 2006

Islam et politique : TBH en flagrant délit de contradiction


Le comble pour un futur président "laïc", s'il échet ?
Devoir être le protecteur de la religion !



Encore une fois, un débat traitant des rapports de la religion à l'Etat démontre, y compris de la part des plus fervents partisans de la "laïcité", à quel point certains discours théoriques se trouvent laminés dès qu'il s'agit de les confronter à la réalité parfois implacablement têtue. C'était le cas du dernier débat ayant eu lieu sur "Canal El Hiwar" dans son édition 27.

Rappelons d'abord que s’agissant des questions religieuses, les partis politiques, comme chacun le sait, n’ont pas à se baser fondamentalement sur la religion. Or, la religion faisant partie intégrante de la vie des citoyens - nous voyons mal comment on peut l’exclure du débat politique. On peut toujours admettre que la situation, étant ce qu’elle est dans cette région, il peut être opportun, du moins pour un temps, d’exclure la religion des luttes partisanes. Mais dans ce cas, des objections d'ordre pratique s'imposent d'elles-mêmes :

- Tout le discours officiel relatif aux politiques législatives ne manque jamais l'occasion pour se justifier par rapport à la religion. Toutes ces politiques ont été à un moment ou à un autre présentées comme le produit d’une démarche de progrès qui fait de l’Ijtihad sa source principale d’inspiration. Par conséquent, en vertu de quoi ceux qui gouvernent ont le droit de fonder leur politique sur l’Islam à l’exception de ceux qui, dans l’opposition, aspireraient à les remplacer ?

- Pourquoi n’y aurait-il pas des personnes plus progressistes que l’équipe qui gouverne et lesquelles, constatant le conservatisme religieux de ceux qui sont au pouvoir, seraient en mesure de les dénoncer au profit d'une vision plus progressiste fondée sur une lecture contemporaine de la religion ? Et face à la diversité d’opinion que nulle loi ne saurait annihiler, les partis politiques sont-ils réduits à mener campagne avec plein d’arrière-pensées ? Ou bien faut-il figer la société dans une lecture de la religion -la Vérité officielle- qui ne peut plus être ni discutée, ni contredite, ni transformée ?

Bien sûr, pour la paix civile, il faut qu’il n’y ait qu’une seule vérité reconnue par tous ; la Vérité qui sort de la bouche du parlement et des tribunaux. Mais l’obligation de la reconnaissance et du respect de la vérité légale ne doit nullement induire sa transformation en dogme absolu.

- Et puis, comme nous l'avons écrit en d'autres circonstances, le peuple est il vraiment souverain comme l’affirme la loi fondamentale tunisienne? Est-ce réellement le peuple tunisien qui a décidé souverainement de faire de l’Islam la religion de l’État. Si oui, comment l’a-t-il fait. La formulation de cette disposition aussi fondamentale n’est pas censée avoir été improvisée du jour au lendemain. Elle a bien dû faire l’objet de débat avant de se voir consacrer. Ce débat aujourd’hui n’est-il alors plus possible ?

- Enfin, que signifie «s’appuyer fondamentalement sur la religion» ? Car quel être humain ne s’inspire t-il pas fondamentalement, pour ses actes de tous les jours, de ce qui donne du sens à sa vie. Un sens fût-il religieux ou philosophique, le même sens qui donne à TBH une direction à sa vie et à son action. Assurément, une telle limite est d'une grande maladresse, d’autant plus que la loi tunisienne dispose que les partis politiques doivent défendre dans leurs programmes -encore un paradoxe- les idéaux arabo-musulmans. Où se terminent, alors, les discours qui défendent les valeurs arabo-musulmanes et où commencent les discours fondamentalement religieux ?

Et puis, si on écoute encore TBH, les contradictions deviennent littéralement inextricables, au point que l'animateur de Canal el Hiwar lui-même ne sait plus où il en est. En effet, à la question "est-il normal qu'un candidat à la présidence renchérisse sur son "islamité" au travers de ses affiches électorales ?", TBH se retrouve hors sujet en confondant totalement les prérogatives du président de la République avec celles du candidat.

Toujours est-il, n’est-ce pas s’appuyer fondamentalement sur la religion lorsque tel candidat à des élections présidentielles (et non le président comme le laisse croire TBH) figure sur ses affiches électorales avec l’habit religieux le plus impressionnant qui soit (celui que les musulmans portent lorsqu’ils effectuent le pèlerinage à la Mecque) et avec pour slogan : «hamii el himâ ouwa Eddine» [le protecteur de la religion notamment]. Tel fut le cas, en effet, des affiches du candidat Z. A Ben ALI aux élections présidentielles tunisiennes de 1989. Lors de cette compagne, le candidat Ben Ali avait à l’évidence commis une grave infraction à la législation qu'il a lui-même promulguée. Il a confondu entre les devoirs d’un président de la République et les devoirs et obligations qui sont ceux des candidats à cette charge. Car, si le premier est et doit être effectivement le protecteur de la religion de tous les Tunisiens conformément aux dispositions de la Constitution ; le candidat, lui, et selon la législation en vigueur, n’a pas à surenchérir sur ses qualités religieuses.

Par ailleurs, si l'on considère effectivement que quelque candidate ou candidat aux élections présidentielles que ce soit, une fois élu(e), devient, de par le serment constitutionnel qu’il/elle prête, le premier protecteur(rice) de la religion, nous nous retrouvons très vite devant une difficulté inextricable. Et l'on pourra se contorsionner dans tous les sens, arrivera toujours le moment où, durant la campagne électorale, il est du droit légitime de tout citoyen de s'interroger sur l'étendue des préoccupations du candidat(te) à la présidence en matière religieuse.

Nous pouvons comprendre tous ceux qui, au regard des dangers liés à la violence potentielle de certains partis reconnus ou non reconnus, admettent le bien-fondé de telles dispositions censurant les débats sur les aspects religieux. Pourtant, il n'en demeure pas moins que ces dispositions, nonobstant leurs maladresses et le manque d’imagination de leurs auteurs, dénotent surtout l’absence de volonté réelle, politiquement désintéressée, de combattre les dangers de l’extrémisme par des moyens véritablement démocratiques. L’enjeu n’est pas de s’opposer à ceux qui s’appuient sur la religion, notion particulièrement vague, mais est la défense de l’ordre public démocratique. C’est des interdictions des atteintes à cet ordre public dont il s’agit est non de religion (1). C’est de l’exclusion de ceux qui affirment que telle est la loi, parce que Dieu l’a prescrit ; ceux qui revendiquent le monopole de l’interprétation de la parole divine pour l’imposer à tous dont il s’agit, et non de l’exclusion de ceux qui affirment que telle est la loi parce que le parlement l’a votée en toute indépendance de corps et d’esprit. Votée dans le strict respect des libertés fondamentales et des garanties prévues par les textes en vigueur. Que la Tunisie fasse en sorte que ces garanties soient solides comme un roc, et il n’y aurait plus de craintes à avoir à l’égard de quelque obscurantiste que se soit.

Sur le plan des victoires électorales, il est vrai que ceux qui affirment, à l'instar de TBH, que "la juxtaposition de l'islamisme et de la modération est un non-sens", pour ceux-là, en effet, il y a de quoi avoir beaucoup de craintes si les règles démocratiques venaient un jour à être respectées en Tunisie.

Astrubal, le 11 novembre 2006

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1- Et de ce point de vue, les dispositions du code pénal tunisien relatives à la protection de l’ordre public ont depuis longtemps dépassé les limites du "démocratiquement" acceptable.

09 novembre 2006

L'élite et ses rapports au peuple selon Néjib Chebbi du PDP


L'élite et ses rapports au peuple selon Néjib Chebbi du PDP

Ahmed Néjib Chebbi Sur Canal El Hiwar [video]


Néjib Chebbi sur Canal El Hiwar : éd. 25 du 29 oct. 2006.



Une brillante prestation de la part d'un homme très lucide.
A voir et à revoir vers 1h26:40 une séquence qui deviendra d'anthologie.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que TBH a un peu souffert cette fois-ci.

02 novembre 2006

منصف المرزوقي : نداء للانخراط في المقاومة المدنية السلمية


نحن التونسيون والتونسيات ، لنا جملة من الحقوق بموجب الأعراف والقوانين الدولية وروح العصر والمستوى الحضاري الذي بلغناه ، ومنها :



- 1- حقنا كأفراد، ألا نتعرض للإذلال، أو للترويع ،أو للتجسس المتواصل،أوللتدخل في حياتنا الخاصة ، أو للعيش تحت التهديد ، إن نحن احتججنا على سلطة فاقدة الهيبة ، فاقدة المصداقية ، فاقدة الشرعية .

- 2- حقنا كرجال ونساء، نعمل بجد ونزاهة، لإنتاج خيرات البلاد ألا تتصرف عصابات حق عام في المال العمومي بأشكال من الفساد فاقت كل خيال ، ساخرة من نزاهتنا، متحدية قوانين البلاد والأخلاق العامة ، ومصادرة لصالحها موارد نحن بأمس الحاجة إليها لخلق مواطن شغل لشبابنا العاطل، أو لتحسين أداء نظامنا الصحي و التعليمي .

- 3- حقنا كشعب أن يراقب ويقيّم ويختار من يكلّف بإدارة الشأن العام وفق انتخابات لا تشكل امتهانا لكرامتنا، وسخرية من ذكائنا ، واستهتارا بمصالحنا، ومصادرة لحرياتنا.

إن كل هذه الحقوق مبدئية وغير قابلة للتصرف ومن ثمة لا يحق للنظام أن يصادرها وأن يزيفها ،أو أن يدعي التحكم في توقيت تمتيعنا بها حسب أجندة نضجنا المزعوم .

ولأنها مبدئية وغير قابلة للتصرف، لا يحق أيضا لأي طرف في المعارضات ، بحجة الإصلاح والصلح والمصالحة والتدرج والاعتدال والوسطية ، التفويت فيها جملة أو تفصيلا، أو المساومة بها ، أو التقدم ببعضها دون أخرى، ببالغ الاحتشام.

وإن كانت للتونسيين والتونسيات حقوق فإن لهم بنفس الكيفية واجبات .

لنتذكّر أننا لسنا مسئولين فقط عن أنفسنا ،إنما خاصة عن وطن استعرناه من أطفالنا ويجب أن نرجعه لهم في أحسن حال. فالتصدي للغرف من مواردنا، وتشجيع الرزق بالوسائل الشريفة، وإشاعة القيم الحقيقية، ومنع تحويل وجهة شرطتنا وقضائنا وبنوكنا وجماركنا وإدارتنا لتصبح في خدمة العصابات ، وتعهد كل هذه المؤسسات بالتكريم والإصلاح المتواصل في خدمة الصالح العام ...كلها من الشروط الأساسية لتعرف الأجيال المقبلة شيئا من فرحة الحياة التي حرمنا منها، وخاصة لكي تحيا تونس وتتواصل في كنف التقدم والعدالة والسلم .

هذه الواجبات تجاه الأجيال المقبلة، وتجاه أنفسنا هي التي تستنهضكم اليوم.

نعم آن الأوان للخروج من الانتظارية ،من الاستقالة الجماعية، من الانتهازية، من الفردية، ومن سهولة تبرير القعود والعجز، من تسول إصلاحات هشة في مقابل بقاء نواة الاستبداد . أيها الشباب ، ارفعوا رؤوسكم ، طلقوا الخوف، ، ابتكروا في كل مكان ، وفي كل فرصة ، كل الوسائل السلمية للاحتجاج ، اخلقوا قياداتكم القاعدية ، تصدوا بكل حزم لاستبداد أكثر هشاشة مما تظنون، ضعوا الشارة السوداء حول الذراع الأيمن علامة على الانخراط في صلب المقاومة المدنية .... وذلك إلى أن يتحقق لتونس استقلالها الثاني ، إلى أن نبني الجمهورية الفعلية والنظام الديمقراطي غير المغشوش على أنقاض نظام التزييف والفساد والقمع .

إن الحقوق كما علّمنا دوما التاريخ لا تعطى وإنما تفتك خاصة من هذا النظام المسرف في ظلمه وفي جبروته، وقديما قال أحمد شوقي

وما نيل المطالب بالتمني ( فما بالك بالتسول ) وإنما تؤخذ الدنيا غلابا

وهو الذي قال أيضا

وما استعصى على قوم منال إذا الإقدام كان لهم ركابا .

فإلى نصرة الوطن أيها التونسيون والتونسيات.

منصف المرزوقي

تونس في 1-11-2006





Extrait de l'intervention de M. Marzouki sur Eljazeera - 14/10/06

31 octobre 2006

Si la révision de la Constitution se concrétisait, c'est que nous serions tous des macaques.

Je ne connais pas M. Kamel Morjane. Tout au moins ce que je sais le concernant, c'est qu'il est l'actuel ministre de la Défense de la dictature tunisienne après avoir effectué, selon l'ami Chokri Yaacoub, une brillante carrière diplomatique.

Que l'homme soit connu pour son intégrité selon CY, qu'il ait laissé de "bons souvenirs" selon oiseau libre, "un homme" dit-elle "qu'on évoque en bien" , j'en prends acte.

Néanmoins, (et je précise au préalable que ce que j'écris n'a rien de personnel ni à l'égard de Chokri, ni à l'égard d'Oiseau Libre ni même à l'égard de Kamel Morjane) je vais me limiter à de simples constats.

Si ce qui s'écrit concernant la succession de Ben Ali venait à se confirmer, c'est que les Tunisiens ... nous sommes vraiment les derniers des macaques.

Ainsi donc, "les Etats-Unis semblent, rapporte l'AMD, avoir clairement indiqué aux hauts dirigeants de l’Etat tunisien que leur préférence va nettement à Monsieur Kamel Morjane pour succéder immédiatement à Monsieur Ben Ali en cas de vacance précipitée du pouvoir. Sans que cela apparaisse comme une injonction, mais la chose est dite par le canal de l’ambassadeur US à Tunis...".


- Or, je m'interroge : qui est supposé décider en dernier ressort du fait de confier la charge du commandement suprême des forces armées tunisiennes ? Est-ce le peuple tunisien souverain ou les USA ?

De même, le président de la République dont la fonction suppose la fidélité absolue à cette même nation et à ses intérêts peut-il devoir sa nomination à ce poste à des puissances étrangères plutôt qu'au peuple tunisien au nom duquel cette fonction est exercée ?

Que l'on ne s'y méprenne pas sur le sens de mes propos. Sur cette question, en tout cas, je ne peux rien reprocher aux Américains, ni d'ailleurs à Kamel Morjane. Libre aux Américains de soutenir qui ils veulent. Je ne vois d'ailleurs pas comment les empêcher de manifester une préférence pour telle personne ou telle autre. De même, il faut vraiment être le premier des démagos pour taxer de "chalabisme" toute personne à l'égard de laquelle se manifesterait une préférence américaine. On ne devient pas "Chalabiste" parce qu'une préférence américaine se déclare, on le devient par une attitude de valet à l'égard des US.

En réalité, ce qui est choquant dans cette histoire, c'est l'incapacité des Tunisiens à s'organiser pour imposer leur choix souverain. Ce qui serait absolument dramatique, et qui ferait de nous encore une fois les derniers des macaques, c'est cette incapacité qui se prolongerait au point de ne pas être en mesure de définir les moyens politiques pour imposer nos choix souverains.

La cruauté du drame qui est en train de se nouer ne réside pas tant dans le fait de la préférence américaine, mais plutôt dans l'autoroute que nous laisserions aux puissances étrangères pour décider de notre sort. Si le vide politique est tel qu'il faille l'intervention des USA pour choisir celui qui gouvernerait notre destiné pour l'après Ben Ali, et si ce vide est tel qu'il faille parachuter un technocrate, quand bien même ayant exercé ses talents dans la diplomatie, c'est qu'alors nous sommes, non pas des macaques, mais les derniers des imbéciles à l'intelligence encore inférieure à celle des macaques.


Suis-je en train de tenir des propos exagérés ? Pas si sûr.

En effet, comment ne pourrions-nous pas être les derniers des imbéciles en tolérant COLLECTIVEMENT l'éclatement du dernier socle sur lequel Ben Ali a cherché à bâtir sa légitimité et justifier son coup d'Etat : La succession automatique à la tête de l'Etat.

C'est quand même invraisemblable que l'on puisse revenir sur le fait d'une future révision de la Constitution pour permettre une telle succession automatique. Au cas où certains l'auraient oublié, je rappelle ce que proclamait si fort la déclaration du 7 novembre:

"L'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie, ni succession automatique à la tête de l'Etat desquelles le peuple se trouve exclu."

Voila donc qu'après le rétablissement de la présidence à vie par l'abrogation de la limite des mandats présidentiels, que l'on cherche à achever le travail par l'institutionnalisation de la "wisayya" en la forme d'un vice-président succédant automatiquement à la tête de l'Etat. C'est littéralement révoltant. Nulle part dans les pays démocratiques, il n'y a de vice-président nommé qui succède automatiquement en cas de mort ou d'incapacité du président. Un vice-président qui succède automatiquement à la tête de l'Etat ne peut l'être que s'il a été élu par le peuple en même temps que le président et non nommé par ce dernier.

Si effectivement ce scénario se concrétisait par la révision de la Constitution en ce sens et si un technocrate à l'instar de Kamel Morjane devenait président de la République parce qu'il a les faveurs des USA, alors le "chalabiste" ne pourra être ce monsieur.

Les "chalabistes" ce seront nous pour avoir choisi de laisser les puissances étrangères décider de notre destin.

Mais là j'exagère peut-être en disant que nous serions des "chalabistes". Sûrement. Car peut-on vraiment qualifier des macaques de "chalabistes"?

Astrubal, le 31 octobre 2006